Exposition de groupe
Bonjour tristesse, désir, ennui, appétit, plaisir
La Galerie centre d'art contemporain, Noisy-le-Sec, 2012.
« WORK HERE ! » disait John from Cincinnati (dans une série tv éponyme), en frappant son cœur de son poing fermé et en regardant son interlocuteur droit dans les yeux. C’est ce geste que je cherche dans les œuvres de cette exposition, ou au moins sa direction, son intention, son intensité. C’est un geste qui situe le lieu de départ du travail du côté du cœur. Le cœur n’est pas nécessairement l’amour, plus simplement peut-être, il est le lieu où peut se situer une relation intime de l’auteur à son travail, c’est-à-dire une relation qui place le sujet à l’origine du travail, qui est sous-tendue par une forme d’expérience intérieure et qui s’énonce à la première personne. Je cherche des manifestations de la présence de l’auteur – sur des plans physique, émotionnel, discursif… – les signes de son implication, les indices d’une relation de proximité, voire de trop grande proximité, celle qui empêche toute distance critique, et qui peut même générer un sentiment d’exclusion de la part de celui qui est en face, le spectateur. Car si les œuvres témoignent de l’implication de l’auteur, si elles manifestent une charge affective, quelle place proposent-elles au spectateur ? Aborder les œuvres sous le prisme des affects, n’est-ce pas ouvrir la possibilité de prendre le spectateur par les sentiments, de l’affecter, au risque de l’exclure ou de le manipuler ?
extrait du texte d'Émilie Renard
>> Lien vers le texte sur le site de La Galerie centre d'art contemporain